Hôpital du Rouvray : une solidarité nationale doit s’organiser
A l’hôpital du Rouvray, 7 salariés sont en grève de la faim depuis le 22 mai : depuis plus de dix jours !
Une grève fut déclenchée le 22 mars par l’intersyndicale ; il n’y eut aucune réponse de la direction ni de l’ARS. C’est suite à cette situation que ces salariés ont pris cette décision d’une grève de la faim.
Là-bas comme partout, les salariés en lutte se heurtent au mépris, aux éléments de langage mécaniquement répétés de hiérarchies stupides.
Or que demandent les grévistes de l’hôpital du Rouvray ?
Une unité spécialisée pour l’accueil des adolescents et 52 postes (aides-soignants et paramédicaux). A cette revendication concrète, pas de réponse.
Que proposa enfin l’ARS le 31 mai (après plusieurs jours de grève de la faim) : une mission d’audit, juste ça.
Or, les grévistes rappellent qu’il y eut une mission d’audit… en décembre 2016. Cette mission d’audit se terminait en notant l’existence d’« un terreau favorable à l’émergence de risques psycho-sociaux et à l’émergence de souffrance au travail, de décompensation, de burn-out ou d’altération de la santé des personnels ». Ce qui était annoncé fin 2016 s’est ainsi réalisé. Si une mission d’audit sert à orienter la décision pour des changements, une nouvelle mission d’audit est inutile.
C’est pourtant la seule réponse que l’intersyndicale et les grévistes de la faim ont reçue à ce jour. Quel mépris insupportable !
Les soutiens se multiplient : le conseiller régional Gilles Houdouin, des personnalités politiques comme Benoit Hamon, Philippe Poutou, François Ruffin, Caroline Fiat, les syndicats Solidaires, FSU et USP, et nous en oublions.
Le 2 juin, lors des « rencontres de la Criée » à Reims, auxquelles des militants USP participaient, un appel fut publié contre « les destructions massives de soins prodigués aux patients de secteur psychiatrique ». Il y est appelé à la « convergence de tous les lieux de lutte ». Nous répondons présents à cet excellent appel, nous le faisons notre.
Il faut dans l’urgence un front de solidarité avec les grévistes du Rouvray. Leur lutte, c’est celle de tous les soignants de la psychiatrie ; elle devient le symbole de de toutes celles et tous ceux qui, dans ce secteur professionnel et ailleurs, n’en peuvent plus de ce monde dirigé par des responsables sans qualité et sans cœur.
Nous exigeons que la ministre réponde aux revendications des grévistes.
Solidarité nationale avec nos amis du Rouvray !
Nous voulons prendre soin d’elles et eux.
Pascal Boissel, président