Buzyn : feuille de déroute de la psychiatrie
Signes, diagnostic, fichage et réadaptation sous surveillance, soins de haute densité au domicile, l’objectif est d’être dehors !
L’asile peut être hors les murs, l’hôpital peut soigner et le diagnostic, pas forcément salvateur, peut enfermer, notamment dans un parcours de vie.
Madame Buzyn ne dit rien de l’abandon indispensable de son nouvel outil de fichage généralisé Hopsy (communiqué Non à la délation non à la déresponsabilisation).
Les références théoriques de la psychiatrie évoluent, de la disparition de la psychanalyse et de la psychothérapie institutionnelle, donc la disparition du sujet, au profit du symptôme, à effacer, de façon chimique, rééducative et par le biais d’orthèse est ici validé (motion Souffrance de la psychiatrie).
Du passé faisons table rase…
Madame Buzyn et ses amis de la HAS y veillent, fascinés par les normes et l’évaluation, ils vont nous apprendre la psychiatrie, la HA-iser, constituer des cahiers des charges et de bonnes pratiques comme nous avons pu le voir notamment avec le packing en privant de soins des milliers d’enfants et d’adultes (article Enveloppements thérapeutiques humides ou secs d’enfants autistes auto-mutilateurs, Therapeutic body wraps (TBW) for treatment of severe injurious behaviour in children with autism spectrum disorder (ASD) et pétition Packing : non au défaut de soins programmé).
Madame Buzyn prétend préserver le budget de la psychiatrie, mais il s’agit de gérer les conséquences de l’augmentation de la répression par la création de coûteuses UHSA, sans oublier le coût de la souffrance liée à la violence sociale.
Rien sur les conséquences de la Loi travail et l’inversion de la hiérarchie des normes, de la fragilisation des travailleurs aggravée par les attaques contre la médecine du travail par l’Ordre des médecins et les employeurs (communiqués de l’USP Le Docteur Djemil interdit d’exercice pour trois mois par le Conseil de l’Ordre ! et du SMG Nous, médecins, ne pourrons donc plus faire le lien entre santé et travail ?), les attaques et la fragilisation de l’inspection du travail.
La psychiatrie de secteur, notamment à l’hôpital général, n’est pas hors sol et subit de plein fouet la mise à mal de l’hôpital et des EHPAD, avec leur conséquence sur le personnel et les usagers (communiqué Total soutien aux travailleurs des EHPAD et du soin à domicile), la désorganisation des urgences !
Télémédecine nous répond sans rire la ministre !
L’équipe de secteur a besoin de liberté, de confiance d’un budget basé sur la population, pour adapter au mieux les moyens locaux (médicaux et autres), l’organisation artisanale de proximité aux besoins, pas du harcèlement continu des ARS en demande de chiffres !
Bel affichage de la recette de gouvernance de cette dernière année : une belle feuille de présence qui vaut démonstration du débat et de la concertation.
Il n’y a décidément plus rien à attendre de ce gouvernement (communiqué Lettre ouverte à Mme Buzyn, ministre de la Santé : sans rancune et meilleurs vœux) !
L’USP renouvelle son appel à soutenir toute lutte ou mouvement non violent et non fascisant permettant de mettre fin à cette politique (communiqué Redonnez-nous un(e) ministre de la Santé !).
Pierre Paresys, vice-président
Pascal Boissel, président