36e congrès de l’Union Syndicale de la Psychiatrie à Rouen du 4 au 6 juin 2021 – Thème : Les libertés
À l’heure de la pandémie de Covid-19 qui n’en finit pas, nous sommes toujours et sans cesse entravés dans nos vies : confinés, déconfinés, reconfinés, masqués, sous couvre-feu, privés de relations sociales, privés de convivialité, de toucher, de rencontres familiales, amicales, amoureuses.
Certains en paient le prix fort : les étudiants, les jeunes, les personnes âgées, les plus démunis. Ces derniers sont en plus privés d’accès aux soins, ont été touchés par une mortalité plus élevée que les autres et ont subi des conséquences socioéconomiques plus marquées.
Pendant ce temps-là, alors que le Ségur de la santé a été une farce, la destruction des hôpitaux se poursuit, les lits continuent de fermer et en psychiatrie, les rapports tombent les uns après les autres, préconisant d’aller toujours plus loin dans l’annihilation de la psychiatrie de secteur, épousant les propositions contenues dans la réforme du financement qui s’appliquera dès 2022.
L’introduction d’une dotation à l’activité va bouleverser les manières de travailler et laissera sur le côté les patients nécessitant des soins dans la durée. C’est la dictature de l’économie sur le soin qui est en marche.
À cette heure, les pratiques d’isolement et de contention, en augmentation croissante dans les unités d’hospitalisation, sont légitimement interrogées mais de façon bien cavalière par l’article 84 de la Loi de financement de la Sécurité sociale. Nous débattrons dans ce congrès de ces situations de privation de liberté et leurs conséquences sur les patients et les professionnels.
Nous analyserons cet article 84 sur la contention, qui a le mérite d’introduire l’autorisation du juge des Libertés et de la Détention sur cette pratique, mais de façon facultative et ne résout en rien sa persistance.
Enfin nous débattrons de la pente autoritaire sur laquelle s’est engagée le gouvernement par ses pratiques répressives et les lois liberticides qui s’accumulent sous couvert d’état d’urgence.
Ce que révèle d’ores et déjà cette pandémie, c’est que la santé gratuite sans condition de revenu, de parcours ou de profession, notre Etat-providence ne sont pas des coûts ou des charges, mais des biens précieux, des atouts indispensables quand le destin frappe. Ce que révèle cette pandémie, c’est qu’il est des biens et des services qui doivent être placés en dehors des lois du marché.
Emmanuel Macron, 12 mars 2020
PROGRAMME
Vendredi 4 juin
– 9 heures : accueil
– 9 heures à 12 heures
Après une introduction par Delphine Glachant, discussion sur l’état des lieux des piquets de grève trois ans après les actions de 2018.
Présidée par Fethi Bretel
Invités : Les grévistes du Rouvray, du Havre, de la Psychiatrie Parisienne Unifiée, d’Amiens.
En présence des syndicats SUD et CGT
– 14 heures – 16 heures
Contention et isolement : quel vécu ? Professionnels de la psychiatrie et usagers s’expriment.
Présidé par Pierre Paresys
Invités : Humapsy, Advocacy, le Fil Conducteur Psy; Philippe Laville (LDH) et les grévistes de 2018.
– 20 heures – 22 h 30
« Et si on inventait une vraie démocratie sanitaire ?» Réunion ouverte en présence de Sandrine Deloche, pédopsychiatre et Evelyne Sire-Marin, magistrate.
Présidée par Pascal Boissel
Samedi 5 juin
– 10 heures – 12 h 30
Article 84 de la LFSS
Présidé par Claire Gekiere.
Invités : Jean Vignes (NSED), Le Fil conducteur Psy
– 14 h 00– 17 heures
L’irresponsabilité pénale
Invitée : Sarah Massoud, secrétaire nationale du Syndicat de la magistrature
Présidé par Jean-Pierre Martin
17 heures
Hommage à Alain Chabert
Dimanche 6 juin
10 heures à 13 heures
Vote des motions
Lieu du congrès :
Espace du Moineau-Centre Diocésain
41 route de Neufchâtel -76044 ROUEN