Les lits de psychiatrie ferment par dizaine cet été. La quasi-totalité des hôpitaux sont touchés. La régulation et la répartition des admissions de patients se font maintenant à échelle régionale, vers des services eux-mêmes en état de survie. « Vous habitez Le Mans ? Allez vous adresser aux urgences de Nantes, vous serez hospitalisé à Angers ». On est arrivés au bout de l’impasse de l’inhumanité, pour les professionnels et pour les patients.
Face à cela, que nous montre la Commission Nationale de Psychiatrie ? La duplicité de nos dirigeants. On se désole du constat, mais on se congratule mutuellement.
La déstructuration de la psychiatrie et de l’hôpital publics a été pensée et organisée depuis longtemps, les forces de la finance veillant au grain.
Les majorations salariales des professionnels réclamées tout azimut n’empêcheront pas leur départ ni ne permettront leur retour. Seule la reconnaissance du travail soignant et la restauration d’une politique de santé publique centrée sur une véritable qualité du soin permettront que les professionnels de santé dans leur ensemble retrouvent un sens à leur travail et l’envie de continuer à soigner.
Nous apprenons maintenant qu’après les cabinets conseil, c’est maintenant Doctolib et ses actionnaires qui vont (continuer à) faire leur beurre, cette plate-forme ayant été choisie par l’Etat pour faire l’interface entre les médecins de SAMU, les patients maintenant orientés vers ce SAS et les médecins de ville proposant des consultations d’urgence.
Tout va bien : pendant que bon nombre de nos concitoyens sont privés de services publics et comptent chaque sou pour arriver à la fin du mois, d’autres maximisent leurs profits.
Delphine Glachant
Présidente de l’USP